Jours 1 & 2 : Paris- Mayotte – Nosy Be

Notre avion ne part que ce soir, mais nous sommes arrivés hier à Paris afin de pouvoir visiter l’exposition David Hockney (très belle) qui se tient actuellement à Beaubourg. En fin d’après-midi, nous rejoignons Charles de Gaulle en RER. Nous avons près de 3 heures d’avance mais il y a déjà une énorme queue au comptoir d’enregistrement d’Air Austral pour le vol vers Mayotte. Demain c’est la rentrée des classes pour les mahorais et de nombreux enseignants rejoignent leurs écoles respectives. Nous avons tout le loisir de discuter pendant l’attente. Le tableau qu’ils dressent de Mayotte n’est guère brillant (corruption, insécurité, grèves permanentes, traitement inadapté des problèmes liés à l’immigration en provenance de Madagascar et des Comores) et ils ont peu d’espoir pour l’avenir du pays.

Nous embarquons dans un avion tout neuf, un Boeing 787 Dreamliner. Au décollage, la cabine s’anime de lumières de toutes les couleurs, façon fête foraine. Il y a de beaux écrans, de la place pour les jambes, le repas du soir est plutôt bon et le personnel de bord très prévenant. C’est notre premier vol sur Air Austral et nous sommes très agréablement surpris (les prestations sont nettement mieux que sur les vols Air France vers la Réunion).

 Paris - Mayotte
Mayotte - Nosy Be
La nuit n’a pas été très reposante car nous avons subi pas mal de turbulences. Nous arrivons un peu en avance à Mayotte, dans le mini aéroport de Dzaoudzi. Nous attendons notre correspondance pour Nosy Be en compagnie des 6 autres passagers du vol et nous partons dans un avion à hélice de la compagnie EWA (filiale d’Air Austral) avec près d’une heure de retard car il manquait une hôtesse de l’air qui nous rejoint en courant sur le tarmac avec sa petite valise. Nous sommes près d’un hublot (ce n’est pas le choix de places qui manque) et nous profitons de belles vues au départ de Mayotte et à l’arrivée sur l’île de Nosy Be, surnommée l’île aux parfums mais qui en malgache signifie « île grande ». Malheureusement le hublot est franchement sale et les photos pas terribles.
Aéroport de Mayotte
Aéroport de Mayotte
Nosy Be
Dans le mini aéroport de Nosy Be est arrivé juste avant nous un long courrier en provenance de Milan (les italiens sont fans de tourisme balnéaire et viennent pour la plupart à Nosy Be pour ses plages et ses boites de nuit). Plus de 200 personnes sont devant nous pour procéder aux formalités ! Nous faisons près d’une heure de queue pour réussir à avoir notre passeport tamponné en bonne et due forme. Il faut quand même se présenter à trois guichets différents : le premier préposé colle un timbre-visa et encaisse les 25 euros de taxe, le deuxième griffonne dessus et donne un coup de tampon et le dernier « vise le visa » sous l’œil d’un chef assermenté, trop gradé pour faire quoi que ce soit d’autre. A noter qu’un autre employé est venu nous proposer (moyennant un petit billet) de prendre notre passeport pour faire le visa plus vite (ce que nous avons refusé) et qu’au passage de la douane un dernier larron a essayé de nous soutirer 3 sous. Bon, nous voilà prévenus des mœurs locales !

Nous trouvons immédiatement Jean-Yves, notre guide, à la sortie. Nous procédons également à un peu de change « non officiel » d’euros en monnaie locale, l’ariary, à un taux correct avant de prendre la voiture en direction du Vanila hôtel & spa.

Ylang-ylang
Nosy Be
Nous avons environ 40 minutes de route. Notre véhicule n’est pas de la toute première jeunesse mais il ne diffère pas de ceux que nous croisons. La chaussée est remplie de nids de poule qui ressemblent à des nids d’autruche, mais d’après Jean-Yves la route est correcte. Le paysage est vallonné, la terre bien rouge couverte d’une végétation luxuriante. Nous longeons des champs d’ylang-ylang. Les arbres sont étêtés et rabattus pour permettre le ramassage des fleurs (la production d’essence d’ylang-ylang qui entre dans la fabrication de parfums est l’une des activités importantes de l’île). Il y a de nombreuses autres essences : teck avec de larges feuilles et des inflorescences très hautes, tulipiers du Gabon aux magnifiques fleurs rouges, manguiers, arbres du voyageur, kapokiers… Concernant la population, l’impression première est celle d’une grande pauvreté. Les maisons sont sommaires et les murs en bambous semblent tenir par l’opération du Saint Esprit ou plutôt par celle d’un ancêtre bienveillant pour rester dans l’ambiance locale.

Nous apprenons en vrac que les blancs sont appelés « Vasaha » (prononcer Vaza), que la devise locale est « mora mora » (prononcer moura moura) qui ressemble plus dans les faits à une forme de fatalisme qu’à sa traduction littérale de « pas trop vite », que la population malgache qui a des origines africaines, indiennes, indonésiennes et arabes compte   18 ethnies et que de nombreux lieux, animaux (comme les crocodiles) ou arbres sont sacrés. Les fady (interdits, tabous) sont très répandus et souvent liés aux ancêtres. Jean-Yves parle un français parfait et nous sommes ravis de ce premier contact.

Vanila hotel
Vanila hotel

Installation à l’hôtel, un complexe de taille moyenne avec de petits bâtiments aux toits en palmes dans un très joli jardin arboré et planté de nombreux buissons fleuris. L’ensemble donne sur la mer et offre plusieurs piscines.

Vanila hotel
Vanila hotel

Agréable déjeuner sur place puis nous profitons un peu des lieux : promenade les pieds dans l’eau, piscine puis farniente au soleil en fin d’après-midi. Je croise quelques oiseaux dans le jardin : martins tristes, hirondelles, drongo huppé et un couple de crécerelles malgaches en pleine action.

Vanila hotel
Arbre du voyageur
Vanila hotel
Vanila hotel
Vanila hotel

Ce soir, après une petite Margarita, nous optons pour le menu avec salade de crevettes et calamars grillés. Nous nous attardons un bon moment à table car un sympathique guitariste-chanteur et ses deux copains se sont installés pour nous faire un petit concert. Très agréable soirée.

Vanila hotel
Nuit au Vanila Hôtel & Spa, Nosy Be

 

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