Ce matin au petit déjeuner Patrice essaie les nouilles en bouillon avec du mouton (une des spécialités locales). Je préfère une bonne assiette de fruits. Le chauffeur est à l’heure et nous récupère comme convenu pour aller visiter le site de l’armée des soldats de terre cuite (Bingmayong) enterrée près du tombeau de l’empereur Qin Shihuangdi (IIIème siècle avant JC).

Qin Shihuangdi est considéré comme le premier véritable empereur de Chine, malgré un règne assez court, de 221 à 210 avant JC. Il unifia la Chine, généralisa l’emploi d’une monnaie unique, d’unités de mesures communes et de l’écriture qui avait cours au royaume de Qin. Il fut également l’instigateur de la construction d’une grande partie de la muraille de Chine. Ce fut aussi un impitoyable despote qui fit procéder à un grand autodafé des livres anciens et qui fit éliminer des milliers de lettrés. Obsédé par la mort il se fit construire un mausolée fastueux, décrit dans les textes comme un palais d’une richesse extrême, entouré de rivières de mercure et rempli de pièges pour dissuader toute intrusion. Il y aurait fait enterrées vivantes toutes ses concubines, ainsi que tous ceux qui avaient participé à la construction de l’édifice ! Pour l’instant le contenu de son tombeau n’a pas été exploré mais l’armée de soldats qui devait l’accompagner dans l’au-delà a été découverte par hasard par des paysans en 1974. A noter qu’une autre version des faits évoque un pillage des lieux quelques années seulement après la mort de l’empereur.

Le site est immense et la foule de visiteurs compacte (plus de 10 000 par jour). Sur les conseils de notre chauffeur (via son téléphone) nous prenons un guide anglophone pour la visite. Ses propos sont intéressants et il va nous aider à nous repérer au milieu des milliers de Chinois présents. Les trois fosses où ont été découverts les soldats sont recouvertes par des hangars. La température extérieure est de 34°C (avec un ressenti de 45°C dû à l’humidité), autant dire que le moindre mouvement nous met en sueur. Dans le hangar n°1 qui contient le plus de soldats (environ 2000 visibles sur les 6000 présents), c’est encore plus étouffant, un vrai sauna, et comme la foule est particulièrement dense, il faut jouer des coudes pour s’approcher du bord et découvrir les statues. Les soldats ont taille humaine, chaque visage est différent et à l’origine ils avaient tous une arme en bronze. C’est très impressionnant et à les regarder ainsi serrés en rang d’oignons, on en oublie presque la chaleur et la foule.

Dans la fosse n°2, on peut approcher certaines statues de près (archers, officier) et apprécier les détails de leurs costumes. La fosse n°3 présente peu de personnages, il s’agirait de l’état-major de l’armée. Dans une autre salle sont exposés deux chariots avec leurs chevaux, l’ensemble étant réalisé en bronze à l’échelle ½.

Achat d’un bouquin en français sur le site. Un chinois jovial qui serait le soi-disant paysan ayant découvert le site (tout à fait improbable vu son âge) nous le signe et nous avons même droit à une photo !! Un peu ridicule mais le bouquin n’est pas mal fait. Retour à Xi’an en début d’après-midi et visite du très joli temple tibétain aperçu hier depuis les remparts, le temple Guangren. Construit au 18ème et rénové au 20ème siècle. Elégantes peintures dans les pavillons (mais pas de photos à l’intérieur).

Métro jusqu’à la porte sud des remparts et visite du musée de la forêt de stèles (musée Beilin, entrée 65 yuans). Il y a quelques belles statues mais les stèles sont peu parlantes pour nous qui ne lisons pas le chinois. Jolis oiseaux dans le jardin.

Promenade dans le sympathique quartier qui jouxte le musée qui rassemble des magasins de pinceaux, de toiles et de tout le matériel nécessaire à la calligraphie et au dessin, ainsi que des peintres sur éventail. Après avoir bu des litres d’eau, nous trouvons une épicerie qui vend des bières fraîches ce qui est bien agréable.

Promenade nocturne autour des tours de la cloche et du tambour, joliment illuminées. Encore quelques selfies à la demande de familles chinoises… Les glaciers sont pris d’assaut et les gens sont dehors « à la fraîche » (il fait moins chaud qu’en journée mais quand même toujours plus de 30 degrés).  Les remparts sont également en lumière et, avec les centres commerciaux dont les devantures clignotent, on se croirait presque à Hong Kong !

NB : aujourd’hui impossible de se connecter à internet via nos téléphones, bien que nous ayons le wifi et le password de l’hôtel. On nous avait prévenu de possibles blocages… nous verrons bien.  

Nuit au Zuoyouke hotel