Le ciel est couvert ce matin et nous n’avons pas droit, comme hier, à un lever de soleil spectaculaire mais le panorama reste très beau. Petit café avec la cafetière italienne (aujourd’hui je m’en sors mieux). Nous bouclons tout et descendons nos sacs jusqu’au point de rendez-vous d’Oceanwide. Une fois délestés des bagages, nous sommes libres jusqu’à 16h, heure prévue pour l’embarquement sur le Hondius.

Le temps est très couvert et venteux. Heureusement nous sommes bien emballés avec duvet et coupe-vent. Les montagnes sont couvertes de nuages mais le vent déchire le voile et laisse apparaître des trainées de ciel bleu qui, peu à peu, gagnent du terrain sur les nuages.

Arrêt au musée du bout du monde (entrée 3000 pesos). Il comprend deux bâtiments : une ancienne banque et l’ancien hôtel de ville. Dans le premier bâtiment on peut voir quelques panneaux explicatifs sur l’histoire de la Terre de Feu et quelques vagues informations sur les premiers habitants des lieux, Selk’nam et Yamana. Les premiers vivaient principalement de la récolte du guano et les seconds, de la chasse au phoque. Les Selk’nam sont connus pour leurs rites chamaniques et les étranges peintures corporelles dont ils se recouvraient à ces occasions. Il y a également une salle avec de nombreux oiseaux empaillés (personnellement je ne suis pas fan du tout). Dans le deuxième bâtiment, on trouve quelques pièces meublées et la reconstitution d’un vieux magasin, avec en particulier une belle balance et un ancêtre de la machine à laver.

En sortant nous allons manger un morceau et lorsque nous nous retrouvons à l’extérieur, le ciel s’est bien dégagé et les montagnes sont magnifiques.

Promenade le long du canal de Beagle dans une zone protégée pour la nidification de l’avifaune.  

Jolie végétation avec des graminées roses qui ondulent sous le vent et de nombreux oiseaux : sternes, canards, ouettes, vanneaux, caracara chimango et une jolie sturnelle australe avec sa tête rouge et son jabot orange.

A 16h il est temps de gagner le Hondius pour l’embarquement.

Nous nous installons dans la cabine 613. La pièce est spacieuse (plus de 20m2) avec deux grandes fenêtres, un bureau, un canapé, deux lits et pas mal de rangements. C’est confortable et bien agencé. Nous avons ensuite droit à une succession de petites réunions d’information puis à un exercice d’évacuation avec les gilets de sauvetage et le rassemblement devant les embarcations de secours (deux capsules pouvant abriter chacune une centaine de personnes).

Apéritif avec le capitaine, Artur Iakovlev, de nationalité russe. La responsable de l’équipe d’expédition, du nom de Pippa Low, nous présente le personnel qui nous accompagnera pour les différentes sorties. Ils sont 17 en plus d’elle : 2 assistants, 1 médecin de bord, 2 encadrants pour les plongeurs et 12 guides. Les nationalités sont très diverses : hollandaise, russe, anglaise, écossaise, néo-zélandaise, polonaise, chilienne, américaine, suisse, chinoise et suédoise. Il y a deux spécialistes des oiseaux, deux des mammifères marins, une de la géologie, une glaciologue… Le reste de l’équipage ne compte pas moins de 56 personnes, dont 9 personnes en cuisine, 2 au bar, une quinzaine de marins, le personnel chargé des chambres, les serveurs, le chef machiniste et ses hommes et le capitaine assisté de trois officiers. 

Pippa nous explique qu’il y a déjà un changement au programme : plutôt que de partir comme prévu vers les Malouines (Falklands), nous allons directement descendre vers l’Antarctique et donc faire notre circuit à l’envers. En effet la météo pour les prochains jours est nettement plus favorable vers le sud que vers les îles britanniques. L’objectif principal de l’équipe d’expédition étant de nous faire descendre à terre ou en zodiac le plus souvent possible, il faut que le vent soit raisonnable. S’il y a trop de vent, impossible de mettre les zodiacs à l’eau. Même s’il y a à priori un plan A pour notre trajet, des plans B, C, D ou plus seront éventuellement envisagés pour maximiser nos chances de sorties en zodiac et à terre. Le mot d’ordre du jour : faire confiance à l’équipe d’expédition ! Nous voilà donc partis pour deux jours de traversée du fameux passage de Drake, tristement célèbre pour ses grosses vagues et ses naufrages. Le capitaine a dit concernant la météo pour les deux prochains jours que ce n’était « pas trop mauvais ». Comprenne qui pourra !

Dîner vers 19h30 sous forme de buffet varié avec un grand choix de légumes. Ce soir nous ne traînons pas, histoire de déballer nos affaires et de les ranger avant que la mer soit plus agitée.

 Nuit sur le Hondius