Jour 8 : de Hobatere à Opuwo

Trajet du jour : de Hobatere (point rouge à proximité de la Galton Gate) à Opuwo par la C35 puis la C41
Trajet de Hobatere à Opuwo
Calao

Dans la nuit nous avons entendu des rugissements de lions, sans les voir bien sûr. Difficile de savoir s’ils étaient près ou non, l’ampleur du son nous a fait penser que oui et du coup cela nous a fait un peu drôle de penser que nous n’étions séparés de ces sympathiques bestioles que par l’épaisseur d’une toile de tente ! Nous nous sommes donc stoïquement recroquevillés sous la couette en attendant le lever du jour…

Lever vers 6 heures pour être opérationnels à 6h30 pour le morning walk. Nous partons à quatre : Patrice, moi et deux guides qui ouvrent et ferment la marche, le premier portant un fusil. Superbe promenade à pieds au milieu des herbes jaunes, très jolis points de vue sur la vallée, infos intéressantes sur la faune et la flore et anecdotes sur la vie locale.

A la recherche des traces
Morning walk
Morning walk

Notre guide nous raconte notamment comment son grand père chassait les rongeurs à l’aide de céréales fermentées destinées à saouler les bestiaux. Une fois qu’ils avaient mangé les céréales, il n’y avait plus qu’à attendre un moment et à venir ensuite « ramasser » les animaux abrutis par l’alcool ! Côté plantes, nous découvrons le bushmen tea (une herbe à thé très parfumée), de nombreuses digitales en fleur, de l’artémise (utilisée pour la fabrication de l’absinthe), les fameux African star chesnut tree (Sterculia africana), arbres aux squelettes blancs qui poussent dans les rochers et font à la belle saison des noix comestibles, le himba perfume tree qui comme son nom l’indique donne un parfum très agréable une fois pilé, et les mopane tree (Colophospermum mopane) dont les feuilles sont en forme de pied d’oryx et qui se défendent des animaux trop gourmands en produisant un tanin toxique si leur survie est menacée. A noter que ces arbres servent aux Himbas, une ethnie de pasteurs nomades, pour construire leurs habitations.

Himba parfume tree
Digitale
Mopane
Morning walk
Une girafe curieuse
retour au lodge
Choucadors

Route vers Opuwo. Nous sommes dans le cœur du Kaokoland. C’est une bonne route goudronnée toute droite d’environ 200 kms. Nous nous relayons pour éviter le côté monotone de la conduite. Beaux paysages et nombreux « minis » villages sur le bord de la route avec des troupeaux de vaches, de chèvres, des ânes et quelques chevaux. Les maisons sont vraiment miséreuses, soit entièrement en tôle ondulée, soit en terre rouge avec un toit en tôle. Ces dernières sont parfois décorées de motifs blancs et sont plus avenantes. Ce ne sont pas de vrais villages, mais un rassemblement de quelques maisons autour d’une pompe à eau et à proximité d’un arrêt de bus. La population est exclusivement noire, en grande partie des héréros, les femmes étant vêtues avec leur costume de style victorien et leur curieuse coiffe aplatie avec deux sortes de cornes. Arrivée à Opuwo, petite ville paumée au milieu de nulle part, mais qui attire beaucoup de monde de toute la région. Grosse activité au niveau de la station d’essence et autour (sorte de marché en plein air très fréquenté).

 

route Hobatere -Opuwo
arbre corail
Route Hobatere - Opuwo
Femme Herero en costume traditionnel

Arrivée à l’Opuwo Country Lodge, sur les hauteurs de la ville. La vue est magnifique sur les montagnes du pays himba. Installation dans un petit bâtiment avec une dizaine de chambres, assez simples mais coquettes. L’ensemble ressemble plus à un hôtel que nos précédents hébergements. Beaucoup d’oiseaux dont les très jolis bulbuls aux yeux rouges et lanielles à queue blanche. Egalement très jolis agames multicolores.

Opuwo country lodge
Opuwo country lodge
Opuwo country lodge
Agame des colons
Lanielle à queue blanche

A 15 heures nous partons « visiter » un village himba. Après discussion avec la réception (et grâce à une photographe espagnole très convaincante) nous évitons un groupe d’italiens et partons seulement à 5 personnes. Au début je suis un peu mal à l’aise d’arriver dans un village et de prendre les gens en photo, même en leur demandant l’autorisation. Heureusement notre guide sert de lien entre les himbas et nous, il nous explique leur mode de vie, leur pose des questions ou pose les nôtres et nous transmet les réponses.

Village Himba
Village Himba
Village Himba - garde manger
Village Himba
Village Himba
Village Himba
Village Himba

Les enfants s’amusent à se voir sur l’écran de l’appareil numérique. Le village est construit autour du « feu sacré » qui brûle en permanence et leur permet de communiquer avec leurs ancêtres. Chaque membre de la famille possède sa case et il y a un certain nombre d’hébergements prévus pour les cousins et relations. Quand nous arrivons, les hommes sont partis avec le bétail, il n’y a donc que les femmes et les enfants. Les femmes himba ont une couleur de peau très particulière (une couleur ocre presque rouge) car elles s’enduisent tout le corps d’un mélange de graisse de bœuf et de terre rouge. Cet enduit les protège du soleil et des insectes et leur nettoie également la peau car il n’y a pas d’eau à gaspiller ici pour la toilette, c’est une denrée rare qui n’est utilisée que pour boire et faire boire le bétail. Dans le registre de la toilette, les femmes utilisent également des déodorants et parfums à base de plantes aromatiques qu’elles font brûler pour enlever les odeurs corporelles.

Village Himba
Village Himba
Village Himba

Les coiffures sont également très sophistiquées et dépendent du statut familial et hormonal de la population féminine : deux nattes sur le devant de la tête pour les jeunes filles non pubères, puis tresses mêlées à du cuir coiffées en bouquet derrière la tête et coiffe plus ou moins volumineuse selon le statut marital et les maternités. A noter que coiffes, bijoux et parures de métal sont magnifiques mais vraiment très lourdes. Les femmes portent les seins nus et une jupe-pagne de cuir. Les jeunes filles sont vraiment très belles et les femmes restent belles même si leur corps est marqué par les maternités. Achat de bricoles et d’une jolie parure de cou avec un gros coquillage. C’est un bel objet qui fait partie de la parure des femmes mariées.

Village Himba
Village Himba
comment se protéger la peau
Village Himba
village Himba - danses
village Himba - danses

Sous les encouragements des plus âgées

village Himba - danses
village Himba

Retour à l’hôtel pour l’apéro du soir. Très beau coucher de soleil sur les montagnes. Nous mangeons dehors avec en premier plan la piscine à débordement du lodge et en fond les chaînes de montagne du pays himba : plutôt sympa. Ici il fait chaud et nous n’avons plus besoin de nous couvrir le soir.

Excellent buffet avec de très bonnes brochettes. Nous nous attardons un peu en soirée à discuter avec un couple d’allemands qui nous commentent leurs photos et je ne résiste pas à l’envie de prendre un café (initiative que je vais bien sûr regretter ensuite !!!).

Opuwo Country Lodge
Opuwo Country Lodge

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