Jour 14 : PN de Xe Pian
Magnifique lever de soleil sur le marais face à notre chambre.
Aujourd’hui, nous avons réservé une randonnée dans le parc de Xé Pian. Départ 8h30, retour prévu vers 15h.
Un gars du lodge qui parle un peu anglais et un guide du village nous accompagnent. C’est une très jolie promenade, heureusement le plus souvent sous le couvert des arbres car en terrain dégagé la température est pénible. Nous nous engageons dans un chemin forestier bien délimité. Le guide nous montre une ombre furtive et nous dit, via son collègue, qu’il s’agit d’un cobra royal. Il y en aurait beaucoup dans le coin. Il nous dit cependant que les serpents sont plutôt peureux et qu’il faut simplement ne pas marcher dessus et éviter de les effrayer. Sur ces bonnes paroles, il sort une machette de son sac et s’enfonce dans le sous-bois au milieu des racines, des troncs d’arbres morts et des tapis de feuilles. Nous lui emboitons le pas, à demi rassurés. Le gros de notre promenade va se dérouler en sous-bois, avec de nombreux arrêts pour nous faire découvrir les plantes et arbres qui servent dans la pharmacopée locale.
Le Malva nut tree (Scaphium affine) est un arbre qui peut atteindre 40 mètres de haut avec un tronc presque lisse. Il produit des fruits au bout d’une vingtaine d’années et seulement une fois tous les trois à quatre ans. Ces noix sont très chères et les Laotiens les vendent aux chinois. Une fois dans l’eau, elles quadruplent de volume et se transforment en une sorte de gélatine utilisée aussi bien dans la cuisine que dans la médecine traditionnelle (maux de gorge ou troubles digestifs). Le nom français est scaphiglotte.
Kya Hoon (The drinking water vine) est une liane épaisse qui contient de l’eau qui peut être bue. Il y a environ un demi-litre de liquide dans un mètre linéaire de branche. Kok kek ou fish poison plant : mise dans l’eau, cette plante endort les poissons ce qui permet de les pêcher plus facilement. Mais ensuite il faut les remettre dans l’eau claire pour ne pas les tuer. Le Golden Lion tree à l’écorce rouge est considéré comme un stimulant. Il est mâché, mélangé avec du bétel.
Les feuilles de pandanus servent à faire des rubans utilisés pour fabriquer des chapeaux ou des matelas ou encore pour envelopper des objets ou de la nourriture. Des cordes très solides sont faites également avec l’écorce d’un arbre appelé Por (Dan Por Tia ou Short Por Tree). Pendant la promenade, le guide me confectionne un collier, un bracelet et une bague avec diverses branches qu’il débite en lianes puis tresse méticuleusement. Il nous montre également plusieurs arbres aux vertus antipyrétiques (dont un qui a une écorce ressemblant à de la fourrure d’écureuil), une plante favorisant la lactation et le quinquina, arbre dont est extrait la quinine (on retrouve le gout de la quinine et son amertume dans la sève de l’arbre)
Côté animaux, les oiseaux sont bien présents (on les entend chanter à tue-tête) mais ils sont totalement invisibles car installés au sommet des arbres immenses. Les deux seuls que nous ayons réellement vus sont des rapaces (trop loin pour une identification sûre). En revanche, nous avons rencontré des abeilles sauvages dont les ruches sont en forme de cornet ou d’entonnoir, des jolies grenouilles jaunes avec de grands yeux et des sauterelles parfaitement camouflées dans les feuilles mortes. Pique-nique sous les arbres avec du riz au poulet et des fruits (mangues et fruits du dragon).
Vers la fin de la marche nous passons par le Phou Asa Temple, des ruines d’un temple avec des fortifications installés sur une colline. Son nom vient de celui d’un moine vénérable appelé Ai Sa qui a mené une révolte contre le roi de Champassak vers 1817. L’endroit a servi à des fins religieuses mais également militaires. Un peu plus bas, une empreinte de Bouddha est vénérée dans la région. Jolie vue sur les alentours depuis le sommet.
Retour au lodge en passant par le village. Belle sortie, même si finalement nous avons vu peu d’animaux. Il faut dire qu’ici, c’est un peu comme au Cambodge, ils mangent tout (serpents, oiseaux, écureuils et autres rongeurs) !
Fin d’après-midi à lire sur notre terrasse après une bonne douche. Dîner sympa au lodge.
NB : Il y a encore beaucoup de mines anti-personnelle et de bombes dans la campagne malgré les campagnes de déminage. Les accidents sont encore fréquents et du coup il est prudent d’avoir un guide du coin quand on part promener dans la nature !
Nuit au Kingfisher Ecolodge à proximité du parc national de Xé Pian




























