Jour 25 : CHOLPON ATA – BICHKEK
Dernière matinée de vacances. Promenade au bord du lac au réveil. La température est douce et l’on aperçoit les montagnes enneigées sur l’autre rive. Petit déjeuner buffet à 8h30 (horaire imposé). Le choix est plus grand que hier soir et il y a du café (même s’il s’agit de café soluble).
Pavel nous récupère à 9 heures comme convenu et nous partons visiter à Cholpon-Ata un site avec des pétroglyphes datant de la période scythe. Les prêtres scythes utilisaient ce lieu pour des sacrifices et des rites liés au culte du soleil. Il ne reste pas grand-chose, mais l’endroit est beau avec des bouquets d’éphédrine aux baies rouges au milieu de larges pierres sur lesquelles on reconnaît des bouquetins et des chasseurs.
Route vers Tokmok. Traversée de villages avec des maisons coquettes en bois peintes de couleurs pastel. Les jardins sont remplis de fleurs et d’arbres fruitiers. Sur le bord de la route sont installés de nombreux vendeurs de poissons séchés (en provenance du Kazakhstan), de maïs grillé, de vannerie, de fromage et de boisson à base d’orge fermenté.
A côté de Tokmok, La tour de Burana est le seul vestige toujours debout de la cité de Balagasun (XIème siècle) qui a été rasée par plusieurs tremblements de terre au XIVème siècle. Patrice fait l’escalade du minaret mais je ne m’y risque pas lorsque je découvre dans la demi-pénombre l’escalier-échelle qui permet d’accéder au sommet. De l’autre côté de la colline on chemine au milieu d’un ensemble de balbal, de curieuses stèles funéraires anthropomorphes datant du VIème au Xème siècle. La plupart des personnages aux joues bien marquées par des cercles, tiennent une coupe à la main. Le petit musée présente des photos et des objets trouvés sur place lors de fouilles réalisées par des équipes russes.
Repas chez l’habitant sur le même principe que hier : yaourt un peu aigre en boisson, diverses salades, une soupe et un plat d’agneau aux pommes de terre. Chak-chak (petits gâteaux frits parfumés au miel) et fruits en dessert. L’ensemble est très bon.
C’est une jeune capitale puisqu’elle ne fut fondée qu’en 1878 sur le site d’une petite garnison russe. Son nom viendrait de l’ustensile qui sert à faire le koumiss, la boisson nationale à base de lait de jument fermenté. Tour de ville en arrivant. Nombreuses mosquées dont une toute neuve réplique de la Sainte Sophie d’Istanbul, qui a été financée par la Turquie. Place de la victoire : elle commémore la fin de la seconde guerre mondiale. Au centre de l’immense place un monument en forme de yourte domine une flamme éternelle.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons place Ala-Too. On y remarque immédiatement la grande statue du héros Manas. A quelques pas, deux soldats montent la garde. En face un ensemble de bâtiments administratifs apportent un air de gaité avec leurs coupoles dorées et leurs façades de couleur.
Promenade dans le quartier : nombreuses statues, espaces verts agréables avec de grands arbres, palais du président (maison blanche). Nous avons eu connaissance de troubles qui ont secoué la ville il y a quelques jours (l’ex-président Atambaïev et ses proches partisans ont été arrêtés par le nouveau président Jeenbekov) mais il semblerait que tout soit calme maintenant. On voit un peu partout des vendeurs de Jarma et Maksym, des boissons à base d’orge fermenté. Patrice tente une dégustation : le goût de céréale est dominé par celui de la levure. C’est assez curieux et personnellement je ne suis pas convaincue.
A ma demande Pavel nous emmène jusqu’au bazar où je fais une provision de mélanges d’épices locaux (pour les soupes, le plov, les brochettes de viande, les légumes…). Notre vendeur est anglophone ce qui me permet de choisir après lui avoir demandé des précisions sur ses compositions. Nous traversons les stands de viande, de fromages secs (les petits fromages au lait de jument ont toutes les tailles et peuvent être nature ou parfumés), de fromage frais dont l’aspect évoque un peu le cottage cheese, de miel (vendu nature ou agrémenté de fruits secs). Bien que nous soyons en fin d’après-midi, proches de l’horaire de fermeture, le bazar reste très animé.
Installation à l’hôtel My Hotel. Établissement très agréable, dans une rue calme. Nous avons une jolie chambre moderne et bien équipée. Le personnel anglophone est en plus très accueillant. Nous nous donnons rendez-vous à 20 heures avec Pavel pour aller dîner et en attendant nous prenons une bière fraîche sur la terrasse en regardant jouer deux chatons.
Dîner au restaurant Tchaikana Navat. Joli décor intérieur et extérieur. Nous mangeons dehors car la température est très douce. Sur les conseils de Pavel nous prenons un assortiment de brochettes, des petits pains chauds avec de la crème et de la salade. La viande est excellente et nous nous régalons. C’est notre dernière soirée kirghize et nous sommes un peu tristes de quitter Pavel avec qui nous avons bien sympathisé. Il rêve d’un voyage itinérant en Europe en camping-car avec sa femme et ses deux enfants. On espère qu’il arrivera à finaliser son projet.
Nuit à l’hôtel My Hotel, Bichkek