ROUTE DE LA SOIE

      CHINE ET KIRGHIZISTAN  

 

Presque trois semaines sur les traces de la route de la soie en Chine à travers les provinces du Shaanxi, du Gansu, du Qinghai et du Xinjiang, avant de plonger pendant quelques jours dans les paysages époustouflants du Kirghizistan

ORGANISATION DU VOYAGE

 

 

Réservation des billets d’avion 6 mois à l’avance.

Aller : Marseille – Paris/ Paris – Helsinki / Helsinki – Xian par la compagnie Finnair (départ 9h30 le 18 juillet –      arrivée à 6h40 le 19 juillet). Retour : Bishkek – Istanbul/ Istanbul- Marseille par Turkish Airlines (départ 10h10 le 12 août – arrivée 17h le même jour)

Nous avons confié l’organisation de notre voyage à l’agence China Roads , une agence franco-chinoise, basée à Kunming (au Yunnan) et à Dinan (en France), que nous avions déjà sollicitée pour le Yunnan. Ils se sont occupés des réservations d’hôtel, des billets de train (de jour et de nuit), et des accueils et transferts par différents chauffeurs en fonction des zones visitées. Notre correspondant pour la route de la soie était Jacques Duquenne et c’est avec lui que nous avons choisi nos étapes, mais nous avions également un correspondant local (anglophone ou francophone) que nous pouvions contacter en cas de problème dans chaque région. Pour le Kirghizstan, c’est Ak-Sai Travel (partenaire de China Roads) qui a construit notre semaine selon nos desideratas. L’agence est basée à Bishkek, la capitale. Globalement l’organisation du voyage a été tout à fait conforme à nos souhaits et sans fausse note.

Visa: inutile pour le Kirghizstan mais impératif pour la Chine. La demande de visa se fait par internet (assez long car il y a de nombreux renseignements à fournir) puis dépôt du passeport dans un des quatre centres agrées (Paris, Marseille, Lyon et Strasbourg).  Nous avons payé 125 euros par personne pour l’obtention de ce visa.

Fil d’Ariane: pensez à vous inscrire avant le départ pour être informés en cas de problème dans le pays où vous allez voyager (catastrophes naturelles, problèmes météo, émeutes…).

 

Sur place

Le budget « visites » en Chine est rapidement élevé (le prix des entrées est comparable à ce qui se fait en Europe). Par contre le budget « alimentation » est minime car on mange pour quelques yuans dans la rue et quelques dizaines de yuans au restaurant.

La monnaie est le RENMINBI (RMB). L’unité est le YUAN (prononcez kuai) qui se divise en JIAO (1yuan = 10 jiao (prononcez mao)) et en FEN (1 yuan=100 fen). Lors de notre voyage le change était d’environ 7,5 yuans pour 1 euro.

Carte bleue et retrait d’argent. Nous n’avons eu aucun problème pour retirer de l’argent au distributeur à Xi’an et pour payer les restaurants. En allant plus vers l’ouest, les choses ont été moins faciles et nous avons eu parfois des difficultés pour trouver un distributeur pour retirer de l’argent. La Bank of China accepte les CB étrangères, ce qui n’est pas le cas pour les banques provinciales. Au Kirghizistan, aucun problème pour trouver un distributeur dès que l’on passe dans une petite ville.

Attention à l’eau du robinet, elle n’est jamais potable en Chine. Il est facile d’acheter des bouteilles en plastique (même si ce n’est pas écologique) ou alors il faut boire l’eau bouillie (dans les restaurants on vous sert de l’eau chaude à table et dans le train il y a une réserve d’eau chaude à disposition des voyageurs dans chaque wagon).

Le café: sauf dans des villes très touristiques comme Xi’an et dans deux ou trois hôtels au cours de notre périple, nous n’avons pas trouvé de café. Si vous êtes un ou une  inconditionnel (le) du café au petit déjeuner, emportez votre café (on trouve partout de l’eau bouillante). Au Kirghizstan, il y a systématiquement café et thé proposés au petit déjeuner, même dans les camps de yourte (café soluble).

Les tickets de train en Chine. On peut lire en haut à gauche la ville de départ, juste en dessous la date du voyage (année/mois/jour) et encore en dessous le prix du billet en yuans. Au milieu on trouve le numéro du train et en dessous l’heure de départ, à droite la ville d’arrivée et en dessous le numéro du wagon et la place. Plus bas le début du numéro de passeport et le nom du voyageur (souvent le prénom car les chinois ont l’habitude de mettre le nom avant le prénom et donc se trompent en lisant nos passeports européens).

  • Xi = ouest (Lanzhouxi = Lanzhou ouest)
  • Nan = sud (Tianshuinan = Tianshui sud)
  • Bei = nord (Xi’anbei = Xi’an nord)
  • Dong = est
  • Zhong = centre
  • Sur le même principe il y a des mots dérivés comme par exemple la ville de Xi’an signifie littéralement « paix de l’ouest » et la ville de Beijing (Pékin), « capitale du nord ».

Communication : l’anglais est très peu répandu en Chine et il ne faut pas compter dessus pour arriver à communiquer. Les applications qui permettent de traduire du français au chinois et inversement sont pratiques même si parfois la traduction est improbable. Si on se contente de phrases très simples, c’est bon. Il est également utile de savoir compter en chinois avec les doigts, cela évite les incompréhensions lorsque l’on fait des achats. Au Kirghizistan on trouve au contraire beaucoup de gens qui parlent quelques mots d’anglais, notamment dans les lieux fréquentés par les touristes. Si vous avez quelques notions de russe, il vous sera également facile de communiquer avec la population kirghize.

Internet (Wangluo) : très irrégulier en Chine, surtout en allant vers l’ouest. Nous avons remarqué qu’à chaque changement d’étape nous avons dans un premier temps réussi à nous connecter, mais qu’au bout de quelques heures la connexion était systématiquement rompue. Nous avons réussi à utiliser WhatsApp pour communiquer avec notre famille. Pensez à charger un VPN sur votre téléphone avant le départ. Au Kirghizstan, aucun problème de connexion à internet sauf dans les endroits très isolés.

Contrôles de police et checkpoints sont nombreux au Xinjiang aussi bien sur la route que pour entrer dans les sites et musées ou avant de prendre le train. C’est un peu fastidieux et souvent assez long. Dans les gares les bagages sont fouillés et certains objets sont gardés par les autorités (spray anti moustique pour nous, pince à épiler ou shampoing pour d’autres). Le plus contraignant est sans conteste le passage de la frontière vers le Kirghizstan. Notre agence avait prévu de nous adjoindre un guide anglophone juste pour le passage de la frontière et sa présence a été très utile car nous ne comprenions pas du tout les questions des militaires.

Climat : nous sommes partis en plein été, seule saison qui permet d’accéder sans problème aux lacs d’altitude au Kirghizstan. La température est clémente dans la journée et fraîche la nuit (froide en altitude). En Chine il faisait très chaud et sec à l’ouest (région la plus chaude de Chine) et très chaud et humide à Xi’an. Sur toute la durée du voyage, nous n’avons eu qu’un seul jour de pluie.

Vous trouverez également :

– des idées de lectures dans les rubriques Livres de Chine et Livres du Kirghizstan

– des informations complémentaires sur les cuisines locales dans les rubriques Cuisine de Chine et Cuisine du Kirghizstan

– quelques suggestions de musique dans la rubrique Musique d’Asie

 

 

QUELQUES MOTS D’HISTOIRE ET UN PEU DE VOCABULAIRE

 

Route de la Soie : le nom a été inventé en 1870 par un géographe allemand, le baron Ferdinand von Rischthofen pour désigner les nombreuses voies de commerce qui pendant près de 2000 ans ont relié la Chine aux grandes villes d’Asie centrale et aux grands ports de Méditerranée orientale. La route de la soie chinoise partait classiquement de Xi’an, empruntait le corridor du Gansu jusqu’à Jiayuguan, puis gagnait Kashgar en contournant le désert du Taklamakan par le nord ou par le sud en traversant la province du Xinjiang, l’ancien Turkestan chinois. De Kashgar l’itinéraire redevenait unique avant de diverger à nouveau selon que les voyageurs souhaitaient rejoindre l’Inde ou la Perse. A partir du milieu du XIIIème siècle, le développement des échanges maritimes est-ouest et la diffusion de la fabrication de la soie dans l’ensemble des pays européens vont entraîner un certain déclin de la route de la Soie, dont le rôle se réduira peu à peu à celui d’un axe de communication interne à l’Asie centrale (José Frèches, 2013).

 

Les principales ethnies de l’ouest de la Chine :

  • Les Han représentent l’ethnie majoritaire de la Chine (plus de 90% de la population)
  • Les Hui ne se distinguent des Han que par leur religion musulmane. Ils sont nombreux dans les provinces du Shaanxi et du Gansu
  • Les Tibétains. En dehors du Tibet, ils sont également nombreux dans le Qinghai (devenu province chinoise seulement en 1928) qui occupe la partie nord-est du plateau tibétain.
  • Les Ouigours sont un peuple musulman de langue turcique qui vit essentiellement dans le Xinjiang. En nombre, ils représentent la cinquième minorité ethnique chinoise. L’hostilité entre les Hans et les Ouïgours est ancienne. Il y a eu plusieurs tentatives de sécession pour fonder une république indépendante. Depuis 1949 Pékin a choisi l’immigration massive de Hans pour régler les velléités séparatistes par la démographie.

Un peu de vocabulaire kirghize

  • Kalpak: chapeau de feutre traditionnel porté par les hommes âgés
  • Shyrdak: tapis coloré en feutre
  • Manas: héros national et poème oral qui raconte l’épopée du personnage qui se confond avec les origines du peuple kirghize
  • Jailoo: pâturages d’été
  • Tebbetey : toque bordée de fourrure portée par les hommes
  • Bouzkachi (ou kokboru) : jeu équestre traditionnel autour d’une dépouille de chèvre décapitée qui doit être envoyée dans un but circulaire. Ce « jeu » se pratique en équipe
  • Yourte (boz uy): tente circulaire nomade dont l’armature pliable est recouverte de plusieurs couches de feutre. La partie centrale qui laisse passer la lumière est le tunduk (qui figure sur le drapeau kirghize)
  • Som : monnaie locale (1 euro = 76 soms au moment de notre voyage)

BILAN DU VOYAGE

 

Nos coups de cœur :

En Chine : Xi’an intra-muros, les grottes de Maijishan, les grottes de Binglingsi et les gorges du fleuve jaune qui permettent d’accéder au site, le monastère du Bouddha géant à Zhangye, les paysages colorés des montagnes de Zhangye Danxia, la forteresse de Jiayuguang, les curieuses formations de Yandan dans le désert de Gobi, le très élégant minaret Sugong Ta et les ruines de Jiaohe à Turfan, Kashgar, la route du Karakorum et les lacs, l’arche de Shipton.

Au Kirghizstan : le caravansérail de Tach Rabat et son environnement de nature, le somptueux lac Kel Suu et la piste qui permet d’y accéder, la route passant par le col de Moldo-Ashuu et celle qui franchit le col des 33 perroquets, le centre de Bichkek qui nous a agréablement surpris.

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