Jour 12: Alice Springs

Réveil un peu tôt (il faut dire que nous nous sommes couchés comme des poules hier soir et qu’une fois allongés, nous avons rapidement piqué du nez sur nos livres respectifs). Notre chambre est agréable avec un lit très confortable aux draps parfumés et une grande salle de bains avec douche et baignoire. Tout est parfaitement entretenu, il n’y a pas un grain de poussière sur les bibelots, on hésite presque à utiliser les choses pour ne pas salir… Margaret nous a concocté ce matin un très bon petit déjeuner (selon nos souhaits exprimés la veille) : yaourts, jus de fruits, œufs au plat, toasts, confiture maison et très bon café. De quoi nous mettre sur pieds pour la journée.

Maison de Margaret et Alf
L’entrée de la maison de Margaret & Alf avec sa haie de jasmin
Alice Springs
Nous commençons par une visite à l’école de l’air qui fonctionne depuis 1951 (elle a été la première du genre au monde) et qui permet à de nombreux enfants isolés dans le bush australien de suivre un cursus scolaire normal. L’enseignement concerne tous les ans une bonne centaine d’enfants (âgés de 5 à 13 ans car au delà ils doivent être pensionnaires dans un établissement scolaire traditionnel). Très intéressante visite assurée par une personne de l’école (historique et mode de fonctionnement détaillé). Les cours sont filmés et suivis en direct via internet par les enfants (à l’origine ils étaient en liaison radio et cela devait être beaucoup plus difficile pour échanger). Nous avons d’ailleurs observé un moment une enseignante dans sa salle avec en parallèle l’image transmise aux enfants. Une fois par an l’enseignant visite chaque élève à son domicile et l’école organise 3 à 4 fois dans l’année une semaine d’activités pendant laquelle les enfants sont accueillis et peuvent ainsi rencontrer leurs petits camarades. L’école est publique et les frais sont pris en charge par l’Etat.
Ecole de l'Air d'Alice Springs
Ecole de l'Air d'Alice Springs
Ecole de l'Air d'Alice Springs
Travaux réalisés par les enfants
Ecole de l'Air d'Alice Springs
Ecole de l'Air d'Alice Springs
Colombine longup
Gralline pie
Quelques oiseaux croisés dans les rues
Cacatoès rosalbin
Après un passage par l’hôtel Hilton pour avoir la confirmation que c’est bien l’endroit où nous devons récupérer notre voiture demain, nous partons pour le Desert park, à quelques kilomètres d’Alice Springs. Plantes et animaux de la région y sont présentés de façon très agréable pour le visiteur. Il y a quelques très grandes volières pour les oiseaux (dont certaines dans lesquelles on peut entrer). A cette période de l’année les volatiles sont tous très occupés par la confection des nids, aussi bien à l’intérieur des volières qu’à l’extérieur puisqu’il y a aussi beaucoup d’oiseaux en totale liberté.
Alice Spring desert park
Martin chasseur sacré
Diamant peint
Géopélie diamant
Pluvier australien
Swainsona formosa
Cassia
Crotalaria cunninghamii
Flore
Guêpiers arc-en-ciel
Alice Springs desert park
Il y a également des lézards diurnes comme le très curieux et très ventru Gidgee skink (Egernia stokesii) ou le splendide Varan Perenti qui fait pas loin de 2m de long, et quelques « gros animaux » kangourous, émeus et dingos.
Gidgee skink
Kangourou rouge
Un des endroits les plus intéressants est certainement le bâtiment où sont rassemblés les animaux nocturnes. On avance dans la semi pénombre pour découvrir petits rongeurs, serpents, lézards ou oiseaux de nuit. Parmi les animaux qui étaient tout à fait nouveaux pour nous, nous avons particulièrement remarqué : le Numbat (myrmécobie à bandes – Myrmecobius fasciatus) un petit marsupial qui se nourrit exclusivement de termites, d’étonnants « lézards » comme le Thorny Devil (Lézard Moloch ou Diable cornu – Moloch horridus) recouvert d’excroissances pointues, le Pygmy Mulga Goanna (Varan de Gillen – Varanus gilleni) ou le Military Dragon (Ctenophorus isolepis). Le parc est par ailleurs très arboré et par endroits le sol est tapissé de fleurs sauvages. C’est réellement très joli.
Lézard Moloch
Numbat
Varan de Gillen
Central netted dragon
Méliphage à bavette
Outarde d'Australie
Psophode carillonneur
Diamant mandarin
Jardinier tâcheté
Nous quittons le parc en début d’après midi et nous retournons en ville pour collecter quelques informations à l’office du tourisme local. Nous avons en particulier l’intention d’acheter notre « pass » pour avoir le droit d’emprunter la Mereenie loop, une piste qui traverse des territoires aborigènes et qui doit nous permettre de rejoindre Glen Helen (notre étape de demain) à Kings Canyon. Nous sommes un peu dépités d’apprendre qu’à la suite des violentes pluies la piste peut être fermée et qu’il faudra aviser une fois arrivés à Glen Helen. En cas de fermeture, nous serions obligés de faire un détour de 500kms en repassant par Alice Springs pour gagner Uluru ! La galère ! Nous n’avons plus qu’à croiser les doigts.
Alice Springs
Alice Springs
Montée au sommet de la colline d’Anzac (Anzac hill) depuis laquelle on domine Alice Springs. La ville est plate mais elle est bordée à l’est et à l’ouest par la chaine des MacDonnell Ranges, il y a donc un beau panorama.
Alice Springs - Anzac hill
Alice Springs - Anzac hill
Alice Springs - Anzac hill
A 16h tapantes nous sommes de retour au B&B et un quart d’heure plus tard le bus de ramassage du Kangaroo sanctuary nous récupère devant la porte. Une petite heure plus tard, le bus est plein et nous arrivons à destination. Le type qui s’occupe de ça, Chris « Brolga » Barnes est un grand gaillard mince qui a décidé il y a quelques années de consacrer tout son temps et toute son énergie à sauver les bébés kangourous dont les mères ont été écrasées sur la route (les bébés survivent souvent dans la poche maternelle plusieurs jours). Il exerce donc le difficile métier de maman kangourou et il essaie de sensibiliser les australiens au sort tragique de ces bébés kangourous, l’idée étant que les conducteurs s’arrêtent près des cadavres, récupèrent les petits s’il y en a et les amènent jusqu’à la première agglomération où un réseau de bénévoles peut les prendre en charge.
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Visite de son « sanctuaire » où gambadent de nombreux kangourous. Tous ceux qui peuvent se débrouiller seuls sont remis dans la nature, une fois autonomes. Les kangourous ne sont pas des animaux de compagnie (il est d’ailleurs interdit d’en avoir chez soit en Australie) car ils sont gros, puissants et les mâles peuvent être agressifs. Ils « boxent » avec leurs pattes avant qu’ils ont fort musclées, ils essaient d’étrangler l’adversaire en lui emprisonnant la tête avec une patte et ils donnent de violents coups avec leurs pattes arrière (les deux en même temps puisqu’ils s’appuient sur leur énorme queue pour garder l’équilibre). Notre homme a eu ainsi à plusieurs reprises affaire à Roger, un mâle dominant, rencontres qui se sont soldées par deux yeux au beurre noir, un nez cassé, un genou démis et plusieurs séjours à l’hôpital. Roger, qui était présent mais qui est maintenant un vieux mâle assagi, est le héros avec Brolga d’une série produite par la BBC qui s’appelle « Kangarro Dundee » et qui apparemment a beaucoup de succès.
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Roger, le vieux mâle
Kangaroo sanctuary
Une mère avec un bébé de 7 mois qui n’est encore jamais sorti de sa poche
Kangaroo sanctuary
Les bébés quant à eux sont câlins et vraiment mignons. Nous en avons pouponné plusieurs à tour de rôle. L’ensemble de la visite est sympathique et très informative sur les kangourous, même si pour nous, français, la probabilité d’effectuer un « sauvetage » de bébé est fort réduite.
Kangaroo sanctuary
Kangaroo sanctuary
Retour vers 20h. Nous reprenons immédiatement la voiture pour aller manger en ville. Repas au Red Ochre restaurant sur la rue piétonne principale. La cuisine n’est pas très variée (encore du steak) mais la viande est très bonne et copieusement servie avec purée, salade et champignons. Nous avons même commencé par quelques dips en buvant notre bière en guise d’apéritif. Le décor est sans charme, mais il ne faut pas être trop difficile ici car « l’emballage » tout comme la présentation des plats ne sont visiblement pas des priorités. Somme toute, c’est une bonne adresse. Alice by night n’étant guère folichonne, nous regagnons rapidement nos pénates.

Nuit à Alice Springs: A good rest B&B

http://www.agoodrest.com.au/

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